Grâce au dépistage précoce et aux avancées thérapeutiques, la prise en charge et le taux de survie des femmes atteintes d’un cancer du sein se sont nettement améliorés ces dernières années. La mastectomie est aujourd’hui une option envisagée pour traiter de nombreux cancers du sein. Contrairement à la tumorectomie, la chirurgie non conservatrice implique l’ablation totale ou partielle du sein. De ce fait, cette intervention suscite parfois de multiples inquiétudes. Découvrez les différentes raisons qui peuvent conduire à cette intervention, les effets secondaires possibles, ainsi que les choix de reconstruction mammaire disponibles.
Qu’est-ce qu’une mastectomie ?
Selon les données de la Haute Autorité de Santé, on estime à 22 000, le nombre de mastectomies réalisées en France chaque année. Cette opération engage l’ablation totale ou partielle du sein. Cet acte chirurgical, lié au traitement ou à la prévention du cancer du sein, a été mis en lumière récemment par des personnalités publiques telles qu’Angelina Jolie. Cette prise de parole a largement contribué à sensibiliser davantage les femmes à cette problématique.
Contrairement à la tumorectomie, qui consiste à retirer uniquement la tumeur, la mastectomie implique l’excision du sein, y compris l’aréole et le mamelon, visant à éliminer les cellules cancéreuses. Il en existe deux types : la mastectomie totale ou la mastectomie radicale modifiée.
Ce procédé fiable et sûr peut néanmoins entraîner certains effets secondaires. Parmi les risques les plus courants figurent les problèmes au niveau du bras du côté opéré. Ces complications peuvent inclure un gonflement du bras, appelé lymphœdème, qui se produit lorsque le système lymphatique est perturbé pendant la chirurgie. De plus, des douleurs et une diminution de la mobilité du bras peuvent survenir temporairement chez certaines femmes. Parmi les effets indésirables possibles, les douleurs post-opératoires sont fréquentes. Les femmes peuvent ressentir des douleurs au niveau de la zone chirurgicale, ce qui peut être géré avec des médicaments analgésiques prescrits par le médecin. De plus, la peau autour de la zone opérée peut devenir sensible, irritée ou enflée.
Quand une chirurgie mammaire non conservatrice est-elle recommandée ?
Comme le précise l’Institut National du Cancer (INca), l’indication d’exérèse mammaire dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels :
- La taille de la tumeur ;
- La forme et la localisation de la tumeur
- La présence de plusieurs tumeurs
De plus, déterminer l’envahissement des lésions est essentiel. Pour cela, le chirurgien oncologue dispose de deux méthodes : l’exérèse du ganglion sentinelle ou le curage axillaire, également appelé ganglionnaire axillaire.
Le curage axillaire est une intervention chirurgicale fréquemment indiquée dans le cadre du traitement du cancer du sein. Cette procédure vise à évaluer l’état des ganglions lymphatiques axillaires, qui sont souvent le premier site de propagation du cancer du sein. Lorsque la tumeur est diagnostiquée, l’analyse des ganglions lymphatiques axillaires est cruciale pour déterminer si le cancer s’est étendu à ces ganglions.
La technique du ganglion sentinelle est une avancée significative dans le domaine de la chirurgie mammaire. Elle consiste à identifier et à retirer le premier ganglion lymphatique qui reçoit le drainage lymphatique de la tumeur du sein. Si ce ganglion est exempt de lésions cancéreuses, il est souvent inutile de procéder à un curage axillaire complet, ce qui réduit considérablement les complications post-opératoires.
Quels sont les deux types de mastectomie ?
Il existe deux principaux types de chirurgie non conservatrice : la mastectomie totale et la mastectomie radicale modifiée. Chacune de ces procédures est réalisée de manière distincte pour traiter le cancer du sein.
Mastectomie totale
Cette méthode implique l’exérèse complète du sein affecté, y compris la glande mammaire et, parfois, les ganglions lymphatiques sentinelles. Cette opération est généralement effectuée lorsque le cancer n’a pas encore atteint les ganglions lymphatiques voisins. La procédure est réalisée sous anesthésie générale, et une incision est pratiquée dans le sein pour en retirer l’ensemble de la tumeur maligne. Après l’opération, les patientes ont la possibilité de choisir une reconstruction mammaire, soit immédiatement, soit à un moment ultérieur.
Mastectomie radicale modifiée
La mastectomie radicale modifiée est une procédure plus étendue que la mastectomie totale. Elle implique l’ablation du sein affecté, ainsi que des tissus environnants tels que les muscles pectoraux sous-jacents, mais contrairement à la mastectomie radicale, elle ne comprend pas l’ablation des muscles du thorax. Cette méthode est généralement réservée aux cas de cancers infiltrants. Cette opération est également réalisée sous anesthésie générale.
Un traitement complémentaire est-il nécessaire ?
Afin de compléter le protocole opératoire, la nécessité d’une thérapie supplémentaire dépend généralement de plusieurs facteurs, notamment :
- Du stade du cancer,
- De la présence de lésions cancéreuses dans les ganglions
Certains cas peuvent nécessiter une chimiothérapie, une radiothérapie ou une hormonothérapie en complément de la chirurgie. La chimiothérapie est administrée pour éliminer les cellules cancéreuses restantes dans le corps, tandis que la radiothérapie cible spécifiquement la zone chirurgicale pour détruire les cellules tumorales résiduelles. L’hormonothérapie, quant à elle, est recommandée pour les cancers hormono-dépendants.
Les soins post-opératoires sont essentiels pour une femme après une résection mammaire. Ils impliquent un suivi médical régulier avec son médecin pour surveiller l’évolution de la maladie. Cette démarche vise à aider les femmes à retrouver une image corporelle plus positive.
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La reconstruction mammaire après une mastectomie peut-elle être immédiate ?
La reconstruction de la poitrine tend à restaurer l’apparence du sein après l’excision d’une partie ou de la totalité du sein. Lorsque cela est possible, la reconstruction immédiate est généralement proposée. Cette méthode offre l’avantage à la patiente de se réveiller de l’intervention avec un sein reconstruit, minimisant ainsi le traumatisme psychologique lié à la perte de sein. L’opération peut être réalisée de différentes manières, notamment en employant des prothèses mammaires ou en prélevant un lambeau abdominal.
Aujourd’hui, une reconstruction immédiate, sans cicatrice visible, est également possible grâce à la chirurgie robot-assistée.
La décision d’opter pour une reconstruction mammaire immédiate dépend de plusieurs facteurs, notamment :
- Le stade du cancer
- Les préférences de la patiente
- Les recommandations du médecin oncologue
- La nécessité de suivre des soins complémentaires tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie.
Bon à savoir : L’innovation Fluobeam®LM de Fluoptics révolutionne la chirurgie mammaire, en particulier lors des reconstructions par lambeaux, en offrant une visualisation précise des vaisseaux sanguins et des tissus en temps réel. Cela réduit les complications, favorise la conservation des tissus sains, améliore la planification de la reconstruction mammaire, et aide le geste chirurgical.
La mastectomie est une intervention chirurgicale importante qui fait partie intégrante du traitement du cancer du sein. Elle peut être une étape émotionnellement difficile pour les patientes, mais grâce aux avancées médicales, elle offre de l’espoir et la perspective de retrouver une image corporelle positive. Chaque parcours de guérison est unique, mais il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec les professionnels de la santé pour prendre des décisions éclairées qui garantissent la meilleure thérapie possible et une qualité de vie optimale après l’opération.