COMPRENDRE LA RÉIMPLANTATION DES GLANDES PARATHYROÏDES EN 5 QUESTIONS

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La réimplantation des glandes parathyroïdes (aussi appelée auto-transplantation) consiste, à transplanter des fragments d’une glande parathyroïde (ou d’une partie) dans un muscle du cou ou dans l’avant-bras. La procédure vise à assurer la production d’une quantité suffisante de parathormone, une hormone indispensable pour la régulation du taux de calcium. Zoom sur la réimplantation des glandes parathyroïdes, le déroulé de cette procédure chirurgicale et ce que l’on sait de son efficacité.

Qu’est-ce qu’une glande parathyroïde ?

Les glandes parathyroïdes sont situées dans le cou, à l’arrière et à proximité de la glande thyroïde. Ces toutes petites glandes, d’une taille de 2 à 3 mm de diamètre et d’un poids de 30 à 40 mg, sont généralement au nombre de 4. Elles sécrètent une hormone appelée parathormone (PTH) : une hormone impliquée dans la régulation du taux de calcium dans le sang. Une production de parathormone trop faible peut entraîner une hypoparathyroïdie, c’est-à-dire un état pathologique dû à l’insuffisance de parathormone. Cet état peut engendrer une hypocalcémie ou autrement dit un taux de calcium dans le sang anormalement bas. L’hypocalcémie peut causer des tremblements, des raideurs et des douleurs musculaires, parfois accompagnés d’un état de confusion et de troubles de la mémoire.

 

Dans quels cas procède-t-on à une réimplantation des glandes parathyroïdes ?

Une réimplantation ou auto-transplantation des glandes parathyroïdes peut être pratiquée pour réduire les risques d’hypoparathyroïdie en cas d’une résection accidentelle de ces glandes lors d’une thyroïdectomie (ablation de la thyroïde), par exemple dans le cadre d’un cancer de la thyroïde.

Elle peut aussi être pratiquée dans le cadre d’une parathyroïdectomie ou ablation des glandes parathyroïdes, liée à un hyperfonctionnement des glandes parathyroïdes, appelé hyperparathyroïdie.

 

Comment se déroule la procédure de réimplantation des glandes parathyroïdes ?

La réimplantation de glandes parathyroïdes peut être faite de manière immédiate au cours de l’intervention chirurgicale ou après cryopréservation des glandes (conservation par refroidissement à très basse température). Des fragments des glandes parathyroïdes sont injectés au moyen d’une seringue dans le muscle sterno-cléido-mastoïdien au niveau du cou ou au niveau de l’avant-bras, sous la peau.

 

La réimplantation des glandes parathyroïdes est-elle efficace ?

La réimplantation ou auto-transplantation des glandes parathyroïdes est une procédure controversée. Certaines études ont démontré ses bénéfices, alors que d’autres pointent du doigt les risques.

Ainsi, une étude italienne a conclu que la réimplantation d’une glande parathyroïde dans l’avant-bras lors d’une opération de la thyroïde est sûre, simple et efficace. Néanmoins, une étude menée par des chercheurs chinois montre que l’auto-transplantation d’une glande parathyroïde n’affecte pas l’incidence de l’hypoparathyroïdie permanente, mais augmente le risque d’hypoparathyroïdie transitoire lorsque le reste des glandes parathyroïdes est conservé in situ.

Par ailleurs, la réimplantation des glandes parathyroïdes augmente la durée de l’intervention chirurgicale et de la convalescence post-opératoire pour le patient.

Dans ce contexte, le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) de l’hypoparathyroïdie publié par la Haute Autorité de Santé (HAS) indique que : « cette technique rare doit être réservée aux centres qui en ont le plus l’expérience tant les bénéfices sont discutés ».

 

Comment traiter ou éviter une hypocalcémie liée à une hypoparathyroïdie ?

Si un symptôme clinique et/ou une hypocalcémie sont mis en évidence suite à l’intervention chirurgicale, un traitement oral par calcium et dérivé de la vitamine D peut être prescrit. C’est la recommandation du Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) de l’hypoparathyroïdie.

Par ailleurs, pour réduire le risque de résection accidentelle des glandes parathyroïdes, il est possible de s’appuyer sur des solutions innovantes comme l’imagerie de fluorescence. FLUOBEAM® LX est un dispositif d’imagerie exclusivement dédié à la chirurgie de la thyroïde et des parathyroïdes, offrant une aide à la détection des glandes parathyroïdes par autofluorescence (signal fluorescent non induit par l’injection d’un colorant) et une meilleure évaluation de leur vascularisation. Le geste du chirurgien est guidé avec une plus grande précision, ce qui sécurise et améliore l’efficacité des interventions. FLUOBEAM® LX est aujourd’hui utilisé par des centres de référence en France et à l’international.

Un essai clinique randomisé mené dans 3 hôpitaux français a montré que le taux de résection parathyroïdienne accidentelle était de 2,5 % avec l’utilisation de l’autofluorescence vs 12 % dans le groupe contrôle. Le taux d’auto-transplantation parathyroïdienne était quant à lui respectivement de 3 % et de 13 %. Le suivi des patients de l’étude a duré 6 mois. Il révèle que le taux d’hypocalcémie postopératoire était significativement plus faible pour le groupe autofluorescence (9 %) comparé à celui observé pour le groupe contrôle (22 %). Et le taux d’hypocalcémie permanente était de 0 % dans le premier groupe vs 1,6 % dans le groupe contrôle (soit 2 patients sur 120). Cet essai démontre ainsi l’efficacité clinique de l’autofluorescence pour la chirurgie de la thyroïde, une avancée réelle pour la chirurgie endocrinienne.

 

Dr. Fares Benmiloud, Chirurgien endocrinien à l’Hôpital Européen de Marseille, explique au sujet de FLUOBEAM® LX :

« L’imagerie proche infrarouge utilisée pendant les thyroïdectomies totales réduit significativement l’hypocalcémie postopératoire, améliore l’identification des parathyroïdes et réduit leur taux d’auto-transplantation ».

La réimplantation des glandes parathyroïdes est une procédure délicate, dont les bénéfices restent sujets à discussion. Un traitement médicamenteux et l’utilisation de technologies innovantes comme l’imagerie de fluorescence peuvent permettre de prévenir une hypocalcémie postopératoire ou de la traiter lorsqu’elle est avérée.

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