Le goitre thyroïdien correspond à une augmentation du volume (aussi appelée hypertrophie) de la glande thyroïdienne. Il peut être associé à des anomalies hormonales et à des douleurs. Généralement dû à une carence en iode ou à une maladie auto-immune, ce trouble fréquent de la thyroïde peut avoir plusieurs traitements différents. Découvrez comment le prévenir, le diagnostiquer et le soigner.

Qu’est-ce que la thyroïde ?

La thyroïde est une petite glande située sur la partie antérieure du cou, juste devant la trachée. Elle mesure 5 cm et pèse de 10 à 20 g, mais son volume augmente avec l’âge. En temps normal, elle n’est ni visible ni palpable, mais l’augmentation de son volume peut entraîner un gonflement visible du cou.

Cette glande sécrète les hormones thyroïdiennes qui gèrent le métabolisme, notamment la température corporelle, le sommeil, la digestion et le rythme cardiaque. Elle est également influencée par la thyréostimuline (TSH), une hormone sécrétée par l’hypophyse, dont le dosage permet d’identifier les dysfonctionnements de la thyroïde. Une thyroïde dont l’activité est insuffisante entraîne une hypothyroïdie, et lorsqu’elle est trop active, cela entraîne une hyperthyroïdie.

Quelle est la prévalence du goitre thyroïdien ?

Le goitre thyroïdien est fréquent parmi les populations carencées en iode. Dans les pays où l’alimentation est supplémentée en iode, il reste rare (environ 5 % de la population en France). Il touche environ 9 femmes pour un homme et sa prévalence a tendance à augmenter avec l’âge : il peut toucher 13,9 % des femmes de 35 à 60 ans et 11,3 % des hommes de 45 à 60 ans. La plupart des goitres sont bénins, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un cancer.

Quelles sont les causes du goitre thyroïdien ?

La carence en iode est un facteur de risque environnemental fréquent du goitre. La thyroïde a besoin d’iode pour fonctionner et produire des hormones. Si elle en manque, elle augmente son volume, afin d’absorber plus d’iode pour fonctionner normalement. Elle devient alors visible et palpable, c’est ce que l’on appelle un « goitre ».

La maladie de Basedow est une atteinte auto-immune de la thyroïde au cours de laquelle les anticorps s’attaquent à la thyroïde. Cette dernière produit alors trop d’hormones et son volume augmente jusqu’à provoquer un goitre. La thyroïdite de Hashimoto est une inflammation auto-immune qui entraîne également un goitre, cette fois associé à une hypothyroïdie.Le goitre est principalement bénin, mais il peut également être le signe d’un cancer de la thyroïde, notamment en cas d’augmentation rapide de son volume.

Parmi les autres causes plus rares, citons les œstrogènes de la grossesse, certains aliments, comme le brocoli, le manioc et le soja, le lithium contenu dans certains médicaments et le tabagisme qui augmentent le risque de survenue d’un goitre. Plus rarement encore, l’origine peut être héréditaire, dans certaines communautés isolées.

Quels sont les types de goitres ?

Il existe plusieurs types de goitres, ils peuvent être notamment toxiques ou simples, diffus ou multinodulaires.

Le goitre simple

Il s’agit d’un grossissement de la thyroïde non associé à une hypothyroïdie, une hyperthyroïdie ou une inflammation de la thyroïde. Il peut cependant être douloureux et provoquer des difficultés à respirer ou à déglutir. Ce type de goitre est plus fréquent à l’adolescence et évolue progressivement en goitre multinodulaire, ce qui peut donner lieu à des symptômes de compression.

Le goitre toxique

Il est associé à des anomalies hormonales, comme l’hyperthyroïdie ou l’hypothyroïdie qui peuvent faire l’objet de traitements médicamenteux spécifiques.

Goitres diffus et nodulaires

Les goitres diffus touchent toute la glande. Certains goitres sont composés de nodules, il s’agit de grosseurs bénignes qui peuvent sécréter ou non des hormones. Dans ce cas, seule une partie de la thyroïde est concernée. En présence de plusieurs nodules, on dit que le goitre est multinodulaire, et ceux-ci ont tendance à entraîner des symptômes cardiovasculaires plus importants et dans 4 à 5 % des cas, ils sont associés à un cancer de la thyroïde. Pour en savoir plus sur les différents types de nodules thyroïdiens, consultez notre article dédié.

Le goitre peut également être plongeant : il s’agit d’un goitre non situé dans la région du cou, et dirigé vers le thorax. Il peut être compressif et entraîne alors un risque d’asphyxie par compression des voies respiratoires, une ablation chirurgicale (ou thyroïdectomie) est alors nécessaire.

Symptômes et complications

Le goitre en lui-même peut entraîner les symptômes suivants :

  • Gonflement visible du cou
  • Sensation d’oppression et difficultés à respirer
  • Enrouement
  • Douleurs

Les complications du goitre sont liées à son volume, notamment des troubles de la déglutition ou la compression des structures voisines. En cas de dérèglement hormonal, il peut être associé aux symptômes de l’hypothyroïdie :

  • Prise de poids
  • Somnolence
  • Perte de la mémoire
  • Constipation
  • Ralentissement du rythme cardiaque
  • Taux de TSH anormalement élevé

Ou au contraire de l’hyperthyroïdie :

  • Perte de poids
  • Insomnies
  • Palpitations
  • Diarrhée
  • Accélération du rythme cardiaque
  • Taux de TSH anormalement bas

Diagnostics et traitements

Le diagnostic du goitre thyroïdien est effectué en premier lieu par une observation des signes cliniques et une palpation de la glande thyroïdienne. Cet examen est complété par un dosage des hormones thyroïdiennes, la thyroxine, la triiodothyronine et la thyréostimuline (TSH) ou par une imagerie (échographie ou scintigraphie).

La prévention par la supplémentation en iode reste le moyen le plus efficace de prévenir le goitre. Les goitres de taille modérée et ne causant pas de symptômes peuvent simplement faire l’objet d’un suivi endocrinologique.

Lorsqu’un traitement s’avère nécessaire, il s’agit généralement d’une supplémentation en iode ou en hormones thyroïdiennes. En cas de gêne physique et en dernier recours, pour les goitres volumineux ne répondant pas au traitement, une ablation chirurgicale partielle ou totale de la thyroïde est possible, ainsi que sa destruction par l’administration d’iode 131 (aussi appelée irathérapie).

Bon à savoir : Le système d’imagerie par fluorescence FLUOBEAM®LX permet aux chirurgiens de mieux visualiser la thyroïde durant l’intervention, pour ainsi épargner les glandes parathyroïdes et réduire fortement le risque d’hypocalcémie post-opératoire.

À retenir : le goitre peut être dû à une carence en iode ou être le symptôme d’une maladie de la thyroïde. Dans ce cas, il peut entraîner des anomalies hormonales qui peuvent faire l’objet d’un traitement symptomatique. En cas d’échec ou de compression, la thyroïde peut être retirée.

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