Chaque année en France, 45 000 personnes subissent une thyroïdectomie (ablation totale ou partielle de la glande thyroïde). Une intervention banale, mais délicate en raison de la proximité des nerfs récurrents ave les glandes parathyroïdes.
Un essai clinique randomisé, mené de septembre 2016 à octobre 2018 auprès d’un échantillon de 241 patients démontre l’efficacité de l’imagerie d’autofluorescence pour préserver les glandes parathyroïdes lors de la chirurgie et ainsi réduire le taux d’hypocalcémie postopératoire précoce. Voici les points clés à retenir de l’étude.
L’hypocalcémie post-thyroïdectomie : une complication fréquente
Dans le bloc opératoire, l’identification et la préservation des glandes parathyroïdes lors d’une thyroïdectomie est un exercice complexe, même pour les chirurgiens les plus expérimentés. En raison de la taille des glandes parathyroïdes (2 à 3 millimètres de diamètre), des lésions accidentelles peuvent entraîner une hypocalcémie postopératoire, suite au traumatisme de ces glandes parathyroïdes (taux de calcium dans le sang anormalement bas).
Dans de très rares cas, l’hypocalcémie postopératoire (1 à 4 % des cas) peut s’avérer définitive, ce qui altère gravement la qualité de vie du patient.
L’identification des parathyroïdes et la préservation des pédicules vasculaires lors de l’opération reste la seule manière de réduire le risque d’hypoparathyroïdie. Néanmoins, malgré tous les efforts accomplis dans ce domaine, les risques de lésions involontaires restent courants.
Un essai clinique concluant pour FLUOPTICS©
Ce protocole a permis de comparer un groupe expérimental pour lequel une thyroïdectomie est réalisée avec utilisation de l’imagerie par autofluorescence et un autre groupe « contrôle » subissant une thyroïdectomie standard (sans autofluorescence).
Toutes les interventions pratiquées sur les patients ont été réalisées par des chirurgiens expérimentés.
Dans le groupe « contrôle », les glandes parathyroïdes ont pu être préservées lorsqu’elles étaient visibles.
Dans le groupe expérimental, le praticien a bénéficié du système d’imagerie FLUOBEAM® 800 de FLUOPTICS© pour examiner les lobes thyroïdiens. Cette technologie lui a permis de détecter les glandes parathyroïdes par autofluorescence en temps réel.
Les principaux bénéfices de l’autofluorescence pour le patient/praticien :
- Amélioration de la qualité des interventions ;
Précision du geste chirurgical ;
Préservation des fonctions des glandes parathyroïdes.
L’analyse des résultats montre que le taux d’hypocalcémie postopératoire temporaire est de 9,1 % dans le groupe expérimental (11 patients sur 121) et de 21,7 % dans le groupe « contrôle » (26 patients sur 120).
Aussi, le taux d’auto-transplantation parathyroïdienne est respectivement de 3 % et 13 % et le taux de résection parathyroïde accidentelle est de 2,5 % vs 12 %.
En ce qui concerne le taux d’hypocalcémie permanente, il est de 0 % dans le premier groupe vs 1,6 % dans le groupe « contrôle » (soit 2 patients sur 120).
L’imagerie de fluorescence (NIRAF) : une innovation qui permet de limiter les complications post-thyroïdectomie
L’autofluorescence permet de réduire le taux d’hypocalcémie postopératoire
À la lecture des résultats cliniques, le groupe expérimental (FLUOBEAM® 800) présente un taux d’hypocalcémie postopératoire significativement plus faible (9 %) que celui observé pour le groupe contrôle (22 %).
2 patients dans le groupe “contrôle” présentent une hypocalcémie définitive, contre 0 dans le groupe expérimental.
À noter que dans le groupe expérimental, le taux d’auto-transplantation des parathyroïdes est de 3,3 % alors que dans le groupe “contrôle”, il est de 13,3 %.