La thyroïde, cette petite glande de seulement 5 cm est très importante pour chacun d’entre nous, elle est essentielle au bon fonctionnement de notre métabolisme. Une dysfonction de cette glande hormonale peut donc créer un trouble global de l’activité et de la dépense en énergie. Lorsque que la thyroïde se trouve dans un état d’hyperproduction, l’ensemble du corps sera dans un état d’hypermétabolisme. Au contraire lors d’une hypoproduction thyroïdienne, le corps sera dans un état d’hypométabolisme et donc de ralentissement global.

Nous allons voir comment diagnostiquer une hypothyroïdie et sur quels critères se base la surveillance de celle-ci.

Hypothyroïdie : hypométabolisme et ralentissement global

Comme nous l’avons vu, lorsque nous souffrons d’hypothyroïdie, nous sommes dans un état d’hypométabolisme global : fatigue, perte de cheveux, ongles fragilisés, constipation, prise de poids, ralentissement du rythme cardiaque, peau sèche.

La découverte de cette anomalie est faite lorsque le praticien a une suspicion clinique d’un dysfonctionnement thyroïdien, avec l’un de ces signes cliniques évocateurs. Il demandera un bilan sanguin incluant le dosage du taux de TSH dans un premier temps.

À lire aussi : notre article sur Comment détecter un dérèglement de la thyroïde ?

Lors d’une hypothyroïdie, la glande thyroïdienne ne produit pas d’hormones thyroïdiennes en quantité suffisante, les hormones T3 et T4 ne peuvent donc plus se lier à leurs récepteurs respectifs et agir sur les différents organes récepteurs. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de ce déficit en hormones thyroïdiennes : une anomalie de la glande elle-même, auquel cas on qualifie l’hypothyroïdie de primitive ou périphérique, ou elle peut être causée par une anomalie des structures hypothalamo-hypophysaires, situation dans laquelle on parle d’hypothyroïdie secondaire ou centrale.

Il existe plusieurs causes d’hypothyroïde de cause dite périphérique, ce sont d’ailleurs les plus fréquentes :

  • les thyroïdites auto-immunes : maladie d’Hashimoto
  • les thyroïdites non auto-immunes : la thyroïdite de Quervain, la thyroïdite du post partum
  • les causes iatrogènes : radiothérapie, iode 131
  • carence en iode sévère congénitale, plus rarement.

L’hypothyroïdie centrale sera aussi appelée insuffisance thyréotrope, elle est beaucoup plus rare que l’hypothyroïdie primaire. Plusieurs étiologies d’insuffisance thyréotrope existent comme : une compression tumorale, des séquelles après une chirurgie ou de la radiothérapie de cette zone, des séquelles d’infection type méningite…

Y’a-t-il différents types d’hypothyroïdie ?

On distingue deux types d’hypothyroïdie : l’hypothyroïdie avérée et l’hypothyroïdie frustre.

L’hypothyroïdie avérée est définie par des signes cliniques d’hypométabolisme associée à une TSH supérieure à 4 mUI/L avec une hormone T4L basse. L’hypothyroïdie est donc « vraie », la glande ne parvient pas à produire assez d’hormones thyroïdiennes et l’hypophyse produit d’avantage de TSH pour la stimuler qui sera supérieure à 4mUI/L. Les symptômes cliniques évocateurs de l’hypothyroïdie, comme nous l’avons vu pourront être nombreux et variés. Ce type d’hypothyroïdie devra être traité par des suppléments en hormones thyroïdiennes qui devront être équilibrés et ajustés en fonction des besoins et des valeurs de TSH. 

L’hypothyroïdie frustre ou encore dénommée asymptomatique, est définie par un dosage en TSH élevé supérieur à 4 mUI/L contrastant avec un taux d’hormones thyroïdiennes normal. Cette hypothyroïdie occulte et donc sans symptômes et peut être due à différentes circonstances comme une inflammation transitoire de la thyroïde totalement indolore. L’évolution de cette anomalie vers une vraie hypothyroïdie n’est pas totalement avérée, cependant un tiers des patients atteints d’hypothyroïdie frustre peuvent présenter par la suite une vraie hypothyroïdie. On traitera cette forme asymptomatique lorsque le taux de TSH est très élevé et supérieur à 10 mUI/L.

Une des causes principales d’hypothyroïdie vraie est la maladie d’Hashimoto. Il s’agit d’une maladie classée auto-immune, l’organisme va fabriquer des anticorps destructifs envers la thyroïde qui ne sera plus en capacité de fonctionner correctement. Le patient présentera un goitre ferme et irrégulier et l’on retrouvera des anticorps anti-thyroperoxydase sur son analyse biologique.

Connaissez-vous la taille normale d’une glande thyroïde ? Savez-vous pourquoi il est important de vérifier sa taille ? Consultez notre dernier article sur la taille normale d’une thyroïde

Comment surveiller une hypothyroïdie ?

L’hypothyroïdie sera traitée par l’emploi de l’hormone T4 substitutive ou encore mieux connue sous le nom de la fameuse Levothyroxine. Lors de la découverte de la maladie et de sa cause, le traitement sera débuté de manière progressive et l’hypothyroïdie devra être contrôlée jusqu’à trouver un équilibre parfait entre les manifestations cliniques et biologiques du patient. Les besoins en hormones thyroïdiennes sont d’environ 1 à 1, 5 ug/kg/j

Première étape du traitement de l’hypothyroïdie : retour à l’équilibre

Dans un premier temps, le traitement sera donc prescrit avec une dose adaptée au poids du patient, puis le médecin augmentera le dosage de façon précautionneuse en fonction du taux de TSH. En effet, en apportant des hormones thyroïdiennes substitutives, l’hypophyse comprendra qu’il n’est plus nécessaire de produire de la TSH en excès et ce taux diminuera donc progressivement avec la prise de Levothyroxine.

On pourra donc se servir de ce marqueur afin de surveiller une hypothyroïdie et adapter son traitement.

Le taux de TSH est généralement situé entre 0,4 et 2,5 mUI/L, il doit être, dans tous les cas, inférieur à 4 pour être considéré comme un taux normal. 

Deuxième étape du traitement de l’hypothyroïdie : surveillance continue

Une fois le parfait équilibre trouvé grâce au traitement par voie orale, on surveillera l’hypothyroïdie par un bilan sanguin une fois par an en surveillant plus précisément que le taux de TSH soit inférieur à 4. L’hypothyroïdie nécessitera donc une surveillance à vie, car pour la plupart des causes, il n’y a pas à ce jour de traitement curatif permettant de rétablir une fonction thyroïdienne normale. Le patient devra donc prendre son traitement à vie dans un but de remplacer les hormones thyroïdiennes qu’il ne peut pas produire seul. 

 Bon à savoir – Anomalies biologiques et hypothyroïdie

  • Hormis l’augmentation du dosage de la TSH qui est l’élément principal perturbé sur le bilan biologique d’une hypothyroïdie, d’autres anomalies biologiques peuvent se voir dans l’hypothyroïdie. Une anémie peut être associée à une hypothyroïdie ainsi que des troubles de la coagulation de type anomalies des plaquettes sanguines. Le bilan lipidique d’une personne souffrant d’hypothyroïdie peut aussi être perturbé avec une élévation du cholestérol. Il est donc nécessaire de surveiller l’hypothyroïdie de façon régulière afin de diagnostiquer d’autres troubles biologiques associés et ainsi les traiter.

L’hypothyroïdie est une maladie avec des signes cliniques variés et des manifestations différentes allant de la perte de cheveux à un ralentissement global du corps humain. À ce jour, elle se traite par des substituts d’hormones thyroïdiennes. Le traitement de l’hypothyroïdie est donc un traitement à prendre chaque jour de sa vie et la surveillance sera, elle aussi, au long cours. 

Avertissement 

Conformément à la loi française, nous vous informons que cette page est destinée aux professionnels de la santé.

ou